Un homosexuel peut-il immigrer au Canada?

Homosexualité et immigration

Fuir son pays pour mieux vivre son orientation sexuelle

Dans le documentaire « Une dernière chance », nous suivons Zaki Sayid, un homme gai d’origine égyptienne, dans son quotidien à Montréal. À l’image des quatre autres protagonistes du documentaire, il a fui son pays d’origine puisqu’il y était persécuté en raison de son orientation sexuelle.

Anders Turgeon

derniere-chance-documentaire-paul-emile-homosexualite-immigration-orientation-sexuelle-immigrant-homosexuel-homophobieZaki Sayid est un jeune homme gai originaire d’Égypte dont l’existence se déroule maintenant à Montréal. Son récit débute dans les prisons égyptiennes, où il a été incarcéré en raison de son orientation sexuelle, pour se terminer au Canada. En 2002, par souci de faire respecter les « bonnes mœurs », le gouvernement égyptien se lance dans une campagne de répression contre les homosexuels. Zaki fait partie des victimes de cette répression.

Arrêté pour « débauche »

À la faveur d’une séance de clavardage sur un site web pour gais, Zaki obtient un rendez-vous avec un inconnu au Caire, la capitale égyptienne. Mais cet inconnu étant un policier, il se fait arrêter sur place. Après un interrogatoire dans un ascenseur, il subit un procès de cinq minutes au cours duquel il est condamné à 3 ans de prison et 3 ans de liberté surveillée.

Aussitôt sa condamnation annoncée, il est incarcéré dans un pénitencier surpeuplé. « J’ai été amené dans une prison où nous étions 250 personnes entassées dans un local grand comme une salle de classe. Nous devions dormir recroquevillés sur nous-mêmes et j’étais la cible d’insultes homophobes », relate-t-il.

Ayant été torturé lors de sa détention, Zaki préfère ne pas élaborer là-dessus. Ni même sur les exécutions matinales de condamnés à mort ayant lieu à côté de sa cellule. Mais sa gorge se noue et des larmes coulent le long de ses joues lorsqu’il évoque le moment où sa famille a tenté d’entrer en contact avec lui. « Je ne pouvais pas parler à ma famille et elle ne pouvait pas me rejoindre. C’était horrible », se rappelle-t-il entre deux sanglots.

Libéré grâce à l’intervention d’Amnistie Internationale

Pendant que Zaki est emprisonné, ses amis parlent de son cas à Amnistie Internationale. Avec son réseau consacré à la protection des droits des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et transsexuelles (LGBT), l’organisation travaillait déjà à la libération des homosexuels égyptiens avec le concours de Human Rights Watch.

Une campagne est aussitôt lancée et prend la forme de l’envoi de lettres de soutien, écrites par les militants d’Amnistie, pour les prisonniers égyptiens. La campagne inclut également l’envoi de lettres, pré-écrites par Amnistie Internationale, à l’endroit du président de l’Égypte Hosni Moubarak.

Selon Zaki, cette campagne contribue à le faire libérer. « Aux trois quarts de ma sentence, les autorités carcérales m’ont dit que je pouvais sortir à cause de ma bonne conduite. Mais je sais très bien que c’est plutôt à la suite des pressions internationales », plaide-t-il. Il bénéficie ensuite d’une semi-liberté durant laquelle il passe ses nuits dans un poste de police du Caire.

L’exil au Canada

Totalement libéré en janvier 2006, il ne se sent pourtant pas à l’aise de retourner dans sa région natale en Égypte. Son homosexualité ayant été révélée dans la foulée de la campagne d’Amnistie Internationale, sa famille insiste néanmoins pour qu’il mène une vie hétérosexuelle. « Lorsque je téléphone en Égypte, mes parents mettent continuellement de la pression sur moi pour que je trouve une femme avec qui me marier et fonder une famille », constate-t-il.

Zaki prend ainsi la décision d’émigrer au Canada en 2006 afin de bien vivre son homosexualité sans être inquiété par les autorités. Il aboutit à Montréal où il réside depuis ce temps. À la suite de ses démarches auprès de l’immigration, il obtient son statut de réfugié en 2007 sur les bases de l’histoire de son incarcération. Il fait ensuite des études à l’université Concordia où il obtient un baccalauréat en informatique.

Même s’il est en mesure de vivre librement son homosexualité au Canada, il s’ennuie quelquefois de son Égypte natal. Puisqu’il a immigré seul dans sa nouvelle patrie, il ne peut compter sur la présence immédiate de membres de sa famille. « Je m’ennuie de mes parents et de mes autres proches. Même si j’ai toujours peur de me faire rejeter par ceux-ci parce que je suis gai », confesse-t-il.

Les ressources LGBT montréalaises pour Zaki ne manquent pas. Il est impliqué dans Helem, une organisation pour gais et lesbiennes du Liban, qui aide également les homosexuels d’autres pays du Moyen-Orient dont l’Égypte. Il est ainsi en mesure de se créer une deuxième famille au sein de cet organisme.

Le documentaire « Une dernière chance »

Outre l’histoire de Zaki, le documentaire « Une dernière chance » suit quatre autres immigrants LGBT dans leur quête pour immigrer audocumentaire-une-derniere-chance-homosexualite-immigration-orientation-sexuelle-immigrant-homosexuel-homophobie Canada. Persécutés dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou de leur changement d’identité sexuelle, ils espèrent trouver générosité et soutien dans leur nouvelle patrie.

À travers le suivi du quotidien des cinq demandeurs d’asile, des avocats et des associations communautaires LGBT témoignent en leur faveur. Ils se mobilisent également pour leur venir en aide. Parmi ces avocats et ces associations, il est possible de retrouver Noël St-Pierre, avocat spécialisé dans les causes relevant de l’immigration et des minorités sexuelles.

Produit par l’Office national du film du Canada (ONF), « Une dernière chance » est signé par le cinéaste acadien Paul-Émile d’Entremont. Ce dernier se spécialise dans les documentaires sur la quête identitaire et l’émancipation des individus.

Voir l’article publié, à l’origine, sur le blog de Raymond Viger.

J’ai enfin vu le film Avatar… 2 ans après sa sortie! Enthousiasme garanti!

Ce soir, j’ai passé une soirée tranquille chez moi et, puisque moi et ma mère avons Illico, nous avons décidé de louer un film sur la VOD (Vidéo sur demande). Et nous avons arrêté notre choix sur le film que tout le monde a vu et qui a permis au cinéaste James Cameron de battre son propre record du plus gros box-office mondial avec 3 G$: Avatar. J’en attendais beaucoup de ce film et je n’ai pas été du tout déçu!

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, je vais vous la résumer en quelques lignes. En l’an 2154, sur Pandora, une exolune gravissant autour d’une planète gazeuse nommée Polyphème située dans le système stellaire d’Alpha Centauri, vit un peuple autochtone humanoïde vivant en communion avec la nature, les Na’vis. Cette nature, luxuriante et semblable à une flore marine, abrite un minerai rare dans son sous-sol qui est convoitée par un commando humain militarisée venu s’installer sur l’exolune pour extraire ce minerai afin de résoudre la crise énergétique sur Terre. Dans cette optique, le commando crée le programme Avatar « qui va leur permettre de contrôler des corps Na’vi clonés associés à des gènes humains, afin de s’insérer dans la population et de tenter de négocier avec elle, dans la mesure où le clan [na’vi] Omaticaya est installé dans un gigantesque arbre maison situé sur un des principaux gisements [du minerai convoité](1). »

Au coeur de cette histoire figure Jake Sully (Sam Worthington), un ancien marine devenu paraplégique qui participe au programme Avatar, se glissant ainsi dans la peau d’un Na’vi et s’insérant dans le clan Omaticaya pour apprendre leur langue et leurs moeurs, tout comme l’exobiologiste Grace Augustine (Sigourney Weaver). Il fait la connaissance de Neytiri (Zoë Saldana), la fille du chef du clan Omaticaya. Grâce à elle, il va apprendre tout de leur peuple et deviendra un des leurs. Cependant, lorsque la guerre se déclare entre les humains et les Na’vis, Jake est obligé de choisir entre le clan terrien et les Na’vis. Il se joindra à eux et défendra le destin de l’exolune.

Visuellement, j’ai vraiment été époustouflé par les décors d’une beauté spectaculaire et saisissante. La végétation de Pandora, telle qu’imaginée par James Cameron qui signe également le scénario du film, me faisait penser à un univers marin hyper coloré et plein de vie. Également, je me permets de faire un parallèle entre le peuple autochtone et humanoïde des Na’vis à la peau bleu-vert et les autochtones nord-américains vivant ici au Québec, au Canada et aux États-Unis: ils ont un grand respect de la nature et doivent se battre incessament contre le monde qui veut leur retirer leurs terres, leurs droits ancestraux et ainsi permettre l’exploitation industrielle des ressources naturelles de leurs territoires, et ce, sans aucun respect pour l’environnement et seulement dans un but strictement économique.

En ce sens, Avatar est une merveilleuse fable écologiste et qui dépeint la plupart des êtres humains comme étant cupides et assoiffés de pouvoir, et ce, sans égards aux autres et à l’environnement. Également, le film dresse un portrait très réaliste des militaires comme étant de véritables mercenaires dénués de sentiments et de considérations humaines, bref, de vrais psychopathes voyant des ennemis à abattre et à tuer partout. C’est ce qui m’a grandement choqué dans le film, surtout lorsque le commando commence à s’en prendre aux Na’vis.

Également, le scénario, bien qu’un peu lent au début, parvient à nous captiver d’un bout à l’autre des 161 minutes que dure le film. Pour ceux qui aiment quand ça bouge, ils sont servis avec les scènes d’action lors de l’attaque finale des Na’vis contre le commando. Quant à l’aspect animation du film, il ajoute à l’univers spectaculaire dans lequel vivent les Na’vis en même temps qu’il est d’un réalisme surprenant comme dans les films « Boréal Express » et « Beowulf ». Je peux même ajouter qu’il y a beaucoup d’émotion, émotion venant du jeu vraiment authentique de Sam Worthington. Zoë Saldana et Sigourney Weaver, entre autres, s’en sortent très honorablement avec un jeu nuancé.

Bref, je n’ai pas vu Avatar à sa sortie en 2009 dans les salles de cinéma et aujourd’hui, j’en ai des remords puisque c’est un film exceptionnel qui se démarque de la plupart des productions hollywoodiennes très moyennes du moment. Je comprends maintenant les gens de s’être rués pour aller voir ce film dont le coût de production est le plus élevé de tous les temps. Vivement la suite!

(1) J’ai consulté la page Wikipédia consacrée au film pour des renseignements supplémentaires.