La démagogie tranquille de Joanne Marcotte

Faiblesse argumentaire de la libertarienne

Joanne Marcotte ou la démagogie tranquille de la droite

La personnalité médiatique de la droite québécoise Joanne Marcotte démontre une faiblesse argumentaire flagrante dans l’ensemble des billets de son blogue. Ceci est dû à son utilisation de la démagogie dans son argumentation.

Anders Turgeon Dossiers Société, Débat gauche-droite

Je tiens à dénoncer les propos de la co-fondatrice du Réseau Liberté-Québec, personnalité médiatique et blogueuse Joanne Marcotte. Son billet[1], publié sur son blogue dans la journée du 21 septembre, m’a amené à dénoncer l’ensemble de ses propos, toujours remplis de condescendance, de sophismes et de démagogie. Je me  suis également décidé à le faire suite à un échange de tweets avec elle sur le « simplisme ».

En premier lieu, avez-vous noté que Madame Marcotte est une adepte d’expressions et de mots passe-partout si chers à la droite tels que « le socialisme », « communistes », « liberté » et « la rue »? Cette utilisation d’un champ lexical éculé traduit une certaine volonté de tirer la couverture de la vertu et du « gros bon sens » vers la droite au détriment de la gauche. Les adeptes de cette droite politico-économique québécoise boivent ces vulgaires lignes rhétoriques qui produisent autant d’effet sur moi qu’une chronique de Richard Martineau.

En deuxième lieu, la stylistique du vocabulaire des billets de Madame Marcotte pallie mal une certaine pauvreté argumentaire dans l’ensemble de son blogue. Elle décroche aisément la palme des raisonnements simplistes. Contrairement à d’autres blogueurs, comme Pierre Duhamel et le blogueur David Gagnon (du blogue Antagoniste.net) qui prennent le soin d’étayer leurs arguments par des données effectives et vérifiables, la porte-parole du Réseau Liberté-Québec se contente d’aligner des sophismes et des mensonges du genre « c’est la rue qui mène ». Avec sa faiblesse argumentaire, elle ne rend pas service à ses confrères et consoeurs de la droite québécoise.

Finalement, je déplore que cette adepte du néolibéralisme qu’est Madame Marcotte rallie des gens avec des idées penchant davantage du côté de la « caisse » du Québec et du patronat que de l’humanisme du « modèle québécois ». Même si je partage son avis sur un élément, soit que l’État québécois mérite d’être transformé en profondeur, le Québec ne doit pas être revu et corrigé par les lentilles déformantes de la droite libertarienne.


[1] MARCOTTE, Joanne. « PQ-Nouveau : Jour 1 – La victoire de la rue! », 21 septembre 2012, [http://jomarcotte.wordpress.com/2012/09/21/pq-nouveau-jour-1-la-victoire-de-la-rue/] (consulté le 23 septembre 2012).

Le débat gauche-droite actuel selon Patrick Lagacé

 

Débat gauche-droite et crise sociale au Québec

La théorie à cinq sous de Patrick Lagacé sur l’actuel débat gauche-droite

Caricature illustrant le débat acrimonieux gauche-droite

Anders Turgeon Dossiers Débat gauche-droite et Société

Hier a été publiée une chronique de Patrick Lagacé dans le journal La Presse. Elle traite des dérives concernant le conflit social québécois et le nouveau débat gauche-droite. Ces dérives donnent lieu à tous les abus dans le débat gauche-droite.

«Mais la polarisation est telle qu’on croirait que nous sommes dans des enjeux identitaires fondamentaux. Le climat ambiant est pourri par des dérapages verbaux rarement entendus dans ce Québec généralement pacifique et timoré.»

C’est dans ces mots qu’il décrit l’atmosphère régnant dans ce débat gauche-droite. Et je suis bien d’accord avec lui. Découlant de la grève générale illimitée des étudiants pour protester contre la hausse des droits de scolarité, la crise a pris beaucoup d’ampleur. Et pas pour le mieux.

Il a bien raison de dire qu’il comprend les peuples qui vivent dans une spirale haineuse. Bien que l’enjeu ne tourne qu’autour des droits de scolarité, la polarisation que ces derniers ont entraîné décrit l’atmosphère malsaine de ce débat gauche-droite.

Que ce soit sur les réseaux sociaux et à travers des billets de blog, on s’attaque, on use de sophismes, on s’insulte et on fait même des menaces de mort! Quand nous en sommes rendus là en tant que société, c’est que quelque chose ne va pas.

Comme nous avons changé de paradigme politique (du débat souverainisme-fédéralisme, nous sommes passés au débat gauche-droite), une fracture profonde est en train de séparer la société en deux camps distincts, la gauche et la droite, sur lesquels chacun campe sur sa position et ne fait aucun compromis.

Personne n’a de véritable expérience sur ce débat gauche-droite. Parce que nous vivons sur le modèle québécois social-démocrate depuis la Révolution Tranquille, la société prenait pour acquis que la pensée collective s’installait à gauche. Mais voilà, cette crise découlant du mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité a contribué à installer cette fracture profonde qu’est le débat gauche-droite. Mais qu’est-ce qui s’est passé pour que nous en soyons arrivés là?

J’appelle ce débat gauche-droite du fanatisme. Autant du côté de la gauche que celui de la droite. Parce que nous ne sommes pas d’accord ou que nous soyons plus modérés dans notre position sur cette crise sociale, on se fait insulter.

Comme un presto chauffé à bloc depuis le début des années 2000, le conflit social marqué par ce débat gauche-droite nous a éclaté au visage en ce printemps 2012. Et, à mon avis, ce conflit n’est pas prêt de se résorber et de devenir plus civilisé.