Et si on abolissait les partis politiques au Québec?

Élections Québec 2014

Abolir les partis politiques, une bonne idée?

L’idée d’abolir les partis politiques n’est pas nouvelle, mais elle est encore pertinente à un moment où personne ne veut de cette élection déclenchée par le Parti québécois (PQ) et où le désabusement et le cynisme envers notre classe politique atteignent des sommets.

Anders Turgeon Dossiers Politique, Élections, Québec

abolir-partis-politiques-elections-quebec-2014Autant au provincial qu’au fédéral et au municipal, les politiciens se foutent des préoccupations des gens et ne pensent qu’à leurs propres privilèges. Mais puisqu’il est question du Québec et des élections provinciales qui nous attendent le 7 avril prochain, je vais tabler sur nos politiciens et notre gouvernement qui règnent littéralement sur les gens.

Clairement, notre système politique, inchangé depuis 1867, ne convient plus. Il traverse une crise de confiance envers les citoyens. Un lecteur du Soleil résumait parfaitement la situation il y a presque 3 ans dans une lettre ouverte:

Les crises qui secouent présentement les partis politiques au Québec mettent en évidence les effets désastreux d’un système de représentation contrôlé par des partis politiques qui se battent entre eux pour s’emparer du pouvoir au lieu de s’occuper des priorités des citoyens qu’ils sont censés servir. Ces effets sont encore plus marqués dans un système parlementaire britannique comme le nôtre, où le scrutin à majorité simple confère une prime au gagnant et où l’assemblée législative est captive d’un exécutif nommé par le parti dominant.

Alors, qu’attendons-nous pour nous lancer dans cette réforme? Ah oui, j’oubliais: la partisanerie politique qui touche actuellement les 4 partis dont nous entendons le plus parler: le PQ, le Parti libéral du Québec (PLQ), la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec Solidaire (QS). Chacun tire la couverture de son bord dans le but d’aller chercher le plus de votes possible. Dans le cas de QS, ils se sont pas prêts de prendre le pouvoir avec leurs belles idées qui ne dépassent pas la rampe du réel. Alors, Françoise David et Amir Khadir se contentent de grapiller des votes au PQ, préférant voir le PLQ prendre le pouvoir.

Cette situation fait en sorte que personne ne travaille ensemble et chacun campe sur ses positions. Cela est vrai pour les 4 pôles qui orientent notre système politique au Québec à l’heure actuelle:

  • les fédéralistes contre les souverainistes;
  • les Inclusifs contre les pros-Charte (suite au débat raté sur la Charte des valeurs du PQ et le projet de loi 60 qui en découle);
  • la gauche (les gauchistes radicaux, les centre-gauchistes et les centristes modérés) contre les droitistes radicaux;

De quoi alimenter les cynismes en tout genre. Plusieurs sont désabusés et songent carrément à abandonner leur droit le vote le 7 avril comme le chroniqueur Daniel Rolland du portail web La Métropole.

La politique québécoise sans partis

Par conséquent, afin de réformer notre démocratie qui se porte mal, vaut-il mieux abolir les partis politiques? Que les candidats liberer-abolir-partis-politiques-elections-quebec-2014pour un poste de député dans leur circonscription se fassent élire sur la base de leurs idées pour un projet de société plutôt que sur la base d’un parti?

En ce sens, des efforts ont déjà été entrepris afin de réformer progressivement notre démocratie et abolir nos partis politiques. Selon le site web Météo politique, deux mouvements sont nés de cette contestation de nos instances politiques:

  • le Nouveau Mouvement pour le Québec (créé en 2011);
  • les Sans-parti.

Pour ce deuxième mouvement, il est intéressant de savoir à partir de quel constat il s’est formé:

Dans son manifeste, il soutient que «les partis politiques actuels» sont les «premiers responsables de la dégradation de notre démocratie». Les partis n’ayant pas réussi à réaliser la réforme démocratique nécessaire, les Sans-parti estiment que seule une coalition de 125 candidats sans parti pourrait y susciter une réelle réforme démocratique qui redonnera «aux citoyens le contrôle permanent sur leurs représentants et sur les décisions qui les concernent».

Afin de poursuivre dans ces réflexions anti-partisanerie, deux livres retiennent notre attention. Ils prônent la réforme en profondeur de notre système politique démocratie. Là encore revient l’idée d’abolir les partis politiques:

  • Réinventer la démocratie de Jean Laliberté (Septentrion, 2011);
  • Abolir les partis politiques de Jacques Lazure, sociologue et professeur à l’UQÀM (Libre pensée, 2006).

Ce sont deux lectures qui m’intéressent beaucoup.

En attendant l’utopie d’abolir les partis politiques, je ne sais pas où je vais cocher le 7 avril prochain…

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Désaffiliations de masse à la FECQ

Actualités: fissures dans le mouvement étudiant

Une importante vague de désaffiliations à la FECQ


La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) connaît actuellement une vague de désaffiliations au sein de son organisation. À l’issue de référendums, plusieurs associations étudiantes collégiales choisissent de quitter la fédération étudiante.

Selon des articles parus dans La Presse Canadienne, La Presse et Le Devoir, cette crise de confiance à l’endroit de la FECQ trouve son origine dans l’insatisfaction des associations étudiantes envers la Fédération, notamment à cause de son manque de transparence.

Cliquez ici pour lire la suite.

Djemila Benhabib ou le racisme de Jean Tremblay

 Nouvelle dérive du maire de Saguenay Jean Tremblay

Le racisme de Jean Tremblay à l’endroit de Djemila Benhabib

Anders Turgeon Dossiers Société, Racisme

Jean Tremblay, maire de Saguenay, fait encore des siennes. Il s’attaque à Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran et candidate pour le Parti Québécois (PQ) dans Trois-Rivières, sur ses origines algériennes. De ce fait, il y va d’un racisme évident.

Djemila Benhabib, auteure très connue pour avoir rédigé le livre Ma vie à contre-Coran, défend avec vigueur la laïcité dans la société québécoise. Également candidate péquiste dans Trois-Rivières, elle promeut la création d’une Charte de la laïcité dont le PQ serait garant s’il gagne les prochaines élections.

Toutefois, Mme Benhabib va plus loin et s’attaque à un symbole encore non touché dans la société québécoise: le crucifix à l’Assemblée nationale. Ce qui a choqué le très catholique et un brin fondamentaliste Jean Tremblay. Puisque la nouvelle Charte lui interdirait de prononcer une prière lors de ses réunions du conseil municipal. N’ayant pas d’autres arguments valables qu’un racisme affirmé, il s’est permis d’attaquer Mme Benhabib sur ses origines algériennes lors d’une entrevue avec Paul Arcand au 98.5 FM:

«Ce qui me choque, ce matin, c’est de voir que nous, les mous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter, comment respecter notre culture par une personne qui arrive d’Algérie, et on n’est même pas capable de prononcer son nom»

Il confond même l’engagement de Mme Benhabib avec un prosélytisme musulman:

«Notre culture du Québec, nous autres, là, notre drapeau du Québec, là, elle le sait-tu que c’est la croix chrétienne qu’il y a là-dessus?»

En plus, il ose affirmer qu’il n’est pas raciste, et ce, tout en lançant une remarque profondément xénophobe. Paul Arcand lui a demandé s’il était raciste:

«Pas du tout. Je n’aime pas que ces gens-là viennent ici et nous établissent leurs règles. Elle est de quelle religion, elle? On ne le sait pas.»

À l’exception de Jean Charest, tous les chefs de parti ont unanimement condamné les propos de Jean Tremblay teintés de racisme. Françoise David, la co-cheffe de Québec Solidaire, avait ces mots pour Djemila Benhabib:

«Malgré nos désaccords, Mme Benhabib a tout notre appui devant des propos de cet ordre. Ces débordements sont inacceptables, le Québec que je connais est plus ouvert que cela. J’aimerais rappeler à M. Tremblay que le rôle d’un maire est de représenter l’ensemble de ses citoyens et citoyennes, quelle que soit leur confession.»

Malheureusement, il s’en est trouvé un pour encourager le racisme de Jean Tremblay: Yves Lévesque, le maire de Trois-Rivières. Il a osé affirmer que la majorité silencieuse serait d’accord avec de tels propos. Critique envers Mme Benhabib, il dit même que la “majorité silencieuse” serait offusquée des propos de la candidate du PQ en ce qui concerne la laïcité.

Bref, je termine mon billet avec cette recommandation: si vous n’êtes pas d’accord avec les prises de position de Djemila Benhabib sur la laïcité de l’État, engagez donc un débat avec elle, mais ne jouez pas le jeu de cet imbécile de fondamentaliste de Jean Tremblay en l’attaquant sur ses origines étrangères. Même si elle est originaire de l’Algérie, elle est québécoise comme vous et moi et a parfaitement le droit de réclamer la laïcité dans l’espace public.

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