Djemila Benhabib ou le racisme de Jean Tremblay

 Nouvelle dérive du maire de Saguenay Jean Tremblay

Le racisme de Jean Tremblay à l’endroit de Djemila Benhabib

Anders Turgeon Dossiers Société, Racisme

Jean Tremblay, maire de Saguenay, fait encore des siennes. Il s’attaque à Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran et candidate pour le Parti Québécois (PQ) dans Trois-Rivières, sur ses origines algériennes. De ce fait, il y va d’un racisme évident.

Djemila Benhabib, auteure très connue pour avoir rédigé le livre Ma vie à contre-Coran, défend avec vigueur la laïcité dans la société québécoise. Également candidate péquiste dans Trois-Rivières, elle promeut la création d’une Charte de la laïcité dont le PQ serait garant s’il gagne les prochaines élections.

Toutefois, Mme Benhabib va plus loin et s’attaque à un symbole encore non touché dans la société québécoise: le crucifix à l’Assemblée nationale. Ce qui a choqué le très catholique et un brin fondamentaliste Jean Tremblay. Puisque la nouvelle Charte lui interdirait de prononcer une prière lors de ses réunions du conseil municipal. N’ayant pas d’autres arguments valables qu’un racisme affirmé, il s’est permis d’attaquer Mme Benhabib sur ses origines algériennes lors d’une entrevue avec Paul Arcand au 98.5 FM:

«Ce qui me choque, ce matin, c’est de voir que nous, les mous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter, comment respecter notre culture par une personne qui arrive d’Algérie, et on n’est même pas capable de prononcer son nom»

Il confond même l’engagement de Mme Benhabib avec un prosélytisme musulman:

«Notre culture du Québec, nous autres, là, notre drapeau du Québec, là, elle le sait-tu que c’est la croix chrétienne qu’il y a là-dessus?»

En plus, il ose affirmer qu’il n’est pas raciste, et ce, tout en lançant une remarque profondément xénophobe. Paul Arcand lui a demandé s’il était raciste:

«Pas du tout. Je n’aime pas que ces gens-là viennent ici et nous établissent leurs règles. Elle est de quelle religion, elle? On ne le sait pas.»

À l’exception de Jean Charest, tous les chefs de parti ont unanimement condamné les propos de Jean Tremblay teintés de racisme. Françoise David, la co-cheffe de Québec Solidaire, avait ces mots pour Djemila Benhabib:

«Malgré nos désaccords, Mme Benhabib a tout notre appui devant des propos de cet ordre. Ces débordements sont inacceptables, le Québec que je connais est plus ouvert que cela. J’aimerais rappeler à M. Tremblay que le rôle d’un maire est de représenter l’ensemble de ses citoyens et citoyennes, quelle que soit leur confession.»

Malheureusement, il s’en est trouvé un pour encourager le racisme de Jean Tremblay: Yves Lévesque, le maire de Trois-Rivières. Il a osé affirmer que la majorité silencieuse serait d’accord avec de tels propos. Critique envers Mme Benhabib, il dit même que la “majorité silencieuse” serait offusquée des propos de la candidate du PQ en ce qui concerne la laïcité.

Bref, je termine mon billet avec cette recommandation: si vous n’êtes pas d’accord avec les prises de position de Djemila Benhabib sur la laïcité de l’État, engagez donc un débat avec elle, mais ne jouez pas le jeu de cet imbécile de fondamentaliste de Jean Tremblay en l’attaquant sur ses origines étrangères. Même si elle est originaire de l’Algérie, elle est québécoise comme vous et moi et a parfaitement le droit de réclamer la laïcité dans l’espace public.

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