Samedi le 17 septembre dernier, j’ai assisté à la représentation de rodage du spectacle de la nouvelle conteuse Mylène Lavoie au Théâtre de l’Esquisse à Montréal. Le public était constitué principalement de membres de la famille, d’amis (dont je fais partie) et de proches de la conteuse. Très intimiste et dépouillé, ce spectacle s’avère prometteur pour la carrière de la jeune femme dans la branche du conte oral dans la même lignée que Fred Pellerin.
La conteuse nous immergeait ainsi dans son monde aux accents gothiques, fantastiques et romantiques et peuplé de gens ordinaires comme de créatures extraordinaires nous faisant vivre des moments agréables. Ses histoires, dont la principale s’articulait autour d’une jeune fille rencontrant une sorcière et interagissant avec elle, étaient très imagées: elle parvenait à nous faire pénétrer dans l’histoire. En effet, nous pouvions suivre, via notre imaginaire, les intrigues ainsi que le dénouement de l’histoire. Les contes parallèles, racontées par le personnage de la jeune fille ainsi que par la sorcière, ajoutaient à la richesse de l’univers de la conteuse. En somme, Mylène parvient à nous faire évader de notre quotidien, le temps de son spectacle.
Au niveau du format du spectacle, la première partie fut assurée avec énergie par une des coordonnatrices du Cercle des conteurs de Montréal (CCM), Claudette L’heureux. Ensuite, Mylène est apparue sur scène vêtue d’un constume aux relents gothiques rappelant à la fois une jeune fille et une sorcière, ce qui laissait bien présager l’univers dans lequel nous allions baigner à travers ses histoires. Au moment de livrer son contenu, la conteuse paraissait cependant mal assurée, ne faisant pas porter sa voix et se trompant parfois dans le nom de ses protagonistes. Néanmoins, ces marques de nervosité n’entachaient pas son talent à nous inclure dans son univers fantastico-romantico-gothique.
Finalement, j’ai passé un bon moment avec la conteuse en devenir Mylène Lavoie en assistant à son spectacle. Si elle parvient à peaufiner ce dernier en y ajoutant une scénographie, des comédiens ainsi qu’une trame sonore, elle n’aura rien à envier à Fred Pellerin. Ne reste, pour elle, qu’à investir du temps et de l’énergie pour acquérir de l’assurance, se faire connaître et aller chercher un public plus large si elle désire assurer la pérennité de sa carrière dans ce domaine. Bref, un avenir prometteur l’attend!