Défilé de Fierté Montréal: des militants LGBT veulent empêcher François Legault d’y participer

Défilé de Fierté Montréal et militants LGBT queer radicaux

Bienvenue dans le défilé de la Fierté, monsieur Legault

Deux militants LGBT queer radicaux, Alexis Marcoux-Rouleau et Sam Kaizer, veulent faire empêcher le premier ministre du Québec, François Legault, de participer au défilé de Fierté Montréal cette année. Au contraire, je l’invite chaleureusement à y participer. Voici ma réplique à MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer.

Anders Turgeon, dossier LGBT

Le 10 août dernier, Le Devoir publiait les propos de MM. Alexis Marcoux-Rouleau et Sam Kaizer sur une initiative invitant le premier ministre du Québec François Legault à se retirer du défilé de Fierté Montréal par le biais de l’initiative communautaire « Let go of Legault! ». Non seulement cette initiative est irresponsable, mais elle suscite également des divisions inutiles entre les personnes LGBT et dans le reste de la population en général.

Pourquoi? Parce que, en dépit du fait que les liens entre le milieu communautaire LGBT et le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) restent à bâtir, M. Legault et ses ministres n’ont pas entravé « les avancées dans la reconnaissance légale des adultes et enfants trans citoyens (projet de loi 103), des personnes trans non binaires et des personnes trans non citoyennes ». De fait, il est factuellement faux de prétendre le contraire comme le prouvent l’intervention du ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec Simon Jolin-Barrette — alors porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice — lors du vote concernant le projet de loi 103 le 10 juin 2016. Il en va de même pour les interventions de l’ancienne députée caquiste de Montmorency, Michelyne C. St-Laurent, lors de l’adoption du projet de loi 35 modifiant le Code civil en matière d’état civil, de successions et de publicité des droits le 6 décembre 2013. Ce projet de loi a permis aux personnes trans de pouvoir modifier la mention de son sexe sur son certificat de naissance sans avoir à subir une chirurgie de réassignation sexuelle; Mme C. St-Laurent a consenti à la loi en affirmant qu’il y aurait une meilleure justice pour tous.

Ensuite, quant au fait « qu’il existe des personnes LGBT de toutes les religions, de toutes les ethnicités et de tous les genres », cela n’empêche pas les grandes religions abrahamiques d’être encore intrinsèquement homophobes, transphobes et misogynes. Selon une étude réalisée par l’Institut français d’opinion publique (IFOP) pour le compte de la Fondation Jasmin Roy et la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), 63% des musulman.e.s interrogé.e.s considèrent l’homosexualité comme une « maladie » ou une « perversion sexuelle » alors que 20% de catholiques pratiquants partagent cette position. Même si l’ouverture des personnes religieuses aux LGBT est en hausse, il reste que les religions condamnent encore massivement l’homosexualité et les réalités trans.

Enfin, il est tout à fait exagéré de dénoncer l’appui de M. Legault au livre L’empire du politiquement correct de Mathieu Bock-Côté. MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer prétendent que « le livre en question qualifie le mouvement pour les droits des personnes trans de “loufoque“ » et qu’il voit « les groupes minoritaires comme des menaces ». À défaut d’avoir lu son plus récent ouvrage, j’hésite à affirmer que M. Bock-Côté manque de respect envers les personnes trans, mais en revanche il dénonce fermement l’étendue d’un courant appelant à la déconstruction des genres à l’ensemble de la société. N’est-ce pas le propre des personnes conservatrices comme M. Bock-Côté de tempérer le progressisme en appelant à la prudence? C’est le type de nuance qu’il convient d’effectuer pour ainsi éviter les paraboles catastrophistes et victimaires de MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer.

En somme, l’appel de MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer à empêcher M. Legault de participer au défilé de Fierté Montréal dimanche relève d’une tentative malheureuse pour diviser les personnes LGBT entre elles et avec le reste de la société. Je souhaite ainsi la bienvenue au premier ministre du Québec et à la CAQ dans les rangs du défilé dimanche prochain.

p.s.: Vous pouvez trouver également mon article sur le site Discernement.net ici.

Et si on abolissait les partis politiques au Québec?

Élections Québec 2014

Abolir les partis politiques, une bonne idée?

L’idée d’abolir les partis politiques n’est pas nouvelle, mais elle est encore pertinente à un moment où personne ne veut de cette élection déclenchée par le Parti québécois (PQ) et où le désabusement et le cynisme envers notre classe politique atteignent des sommets.

Anders Turgeon Dossiers Politique, Élections, Québec

abolir-partis-politiques-elections-quebec-2014Autant au provincial qu’au fédéral et au municipal, les politiciens se foutent des préoccupations des gens et ne pensent qu’à leurs propres privilèges. Mais puisqu’il est question du Québec et des élections provinciales qui nous attendent le 7 avril prochain, je vais tabler sur nos politiciens et notre gouvernement qui règnent littéralement sur les gens.

Clairement, notre système politique, inchangé depuis 1867, ne convient plus. Il traverse une crise de confiance envers les citoyens. Un lecteur du Soleil résumait parfaitement la situation il y a presque 3 ans dans une lettre ouverte:

Les crises qui secouent présentement les partis politiques au Québec mettent en évidence les effets désastreux d’un système de représentation contrôlé par des partis politiques qui se battent entre eux pour s’emparer du pouvoir au lieu de s’occuper des priorités des citoyens qu’ils sont censés servir. Ces effets sont encore plus marqués dans un système parlementaire britannique comme le nôtre, où le scrutin à majorité simple confère une prime au gagnant et où l’assemblée législative est captive d’un exécutif nommé par le parti dominant.

Alors, qu’attendons-nous pour nous lancer dans cette réforme? Ah oui, j’oubliais: la partisanerie politique qui touche actuellement les 4 partis dont nous entendons le plus parler: le PQ, le Parti libéral du Québec (PLQ), la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec Solidaire (QS). Chacun tire la couverture de son bord dans le but d’aller chercher le plus de votes possible. Dans le cas de QS, ils se sont pas prêts de prendre le pouvoir avec leurs belles idées qui ne dépassent pas la rampe du réel. Alors, Françoise David et Amir Khadir se contentent de grapiller des votes au PQ, préférant voir le PLQ prendre le pouvoir.

Cette situation fait en sorte que personne ne travaille ensemble et chacun campe sur ses positions. Cela est vrai pour les 4 pôles qui orientent notre système politique au Québec à l’heure actuelle:

  • les fédéralistes contre les souverainistes;
  • les Inclusifs contre les pros-Charte (suite au débat raté sur la Charte des valeurs du PQ et le projet de loi 60 qui en découle);
  • la gauche (les gauchistes radicaux, les centre-gauchistes et les centristes modérés) contre les droitistes radicaux;

De quoi alimenter les cynismes en tout genre. Plusieurs sont désabusés et songent carrément à abandonner leur droit le vote le 7 avril comme le chroniqueur Daniel Rolland du portail web La Métropole.

La politique québécoise sans partis

Par conséquent, afin de réformer notre démocratie qui se porte mal, vaut-il mieux abolir les partis politiques? Que les candidats liberer-abolir-partis-politiques-elections-quebec-2014pour un poste de député dans leur circonscription se fassent élire sur la base de leurs idées pour un projet de société plutôt que sur la base d’un parti?

En ce sens, des efforts ont déjà été entrepris afin de réformer progressivement notre démocratie et abolir nos partis politiques. Selon le site web Météo politique, deux mouvements sont nés de cette contestation de nos instances politiques:

  • le Nouveau Mouvement pour le Québec (créé en 2011);
  • les Sans-parti.

Pour ce deuxième mouvement, il est intéressant de savoir à partir de quel constat il s’est formé:

Dans son manifeste, il soutient que «les partis politiques actuels» sont les «premiers responsables de la dégradation de notre démocratie». Les partis n’ayant pas réussi à réaliser la réforme démocratique nécessaire, les Sans-parti estiment que seule une coalition de 125 candidats sans parti pourrait y susciter une réelle réforme démocratique qui redonnera «aux citoyens le contrôle permanent sur leurs représentants et sur les décisions qui les concernent».

Afin de poursuivre dans ces réflexions anti-partisanerie, deux livres retiennent notre attention. Ils prônent la réforme en profondeur de notre système politique démocratie. Là encore revient l’idée d’abolir les partis politiques:

  • Réinventer la démocratie de Jean Laliberté (Septentrion, 2011);
  • Abolir les partis politiques de Jacques Lazure, sociologue et professeur à l’UQÀM (Libre pensée, 2006).

Ce sont deux lectures qui m’intéressent beaucoup.

En attendant l’utopie d’abolir les partis politiques, je ne sais pas où je vais cocher le 7 avril prochain…

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