7 raisons de ne pas choisir le déménageur au plus bas prix

Nous sommes en pleine période de l’année durant laquelle beaucoup de Québécois changent de domicile. Si vous êtes dans cette situation, vous cherchez de l’aide pour votre déménagement.

Pour plusieurs d’entre vous qui comptez plutôt sur des déménageurs plutôt que la famille et les amis, vous avez un budget limité pour votre déménagement. Si vous trouvez un déménageur qui vous offre un bas prix incroyable, vous vous dites que c’est trop beau pour être vrai. Et, la plupart du temps, ça l’est. Voici 7 raisons pourquoi il est déconseillé de choisir le déménageur au plus bas prix.

Un déménagement au Québec. Source: Claude Boucher pour Wikipédia (https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/de/Demenagement_quebec1.jpg)

Ce n’est pas une entreprise reconnue

Il y a des individus sans scrupules qui peuvent s’improviser déménageurs durant cette période de l’année. Selon le Bureau de la concurrence du Canada, « les déménageurs malhonnêtes trouvent leurs victimes sur les sites Web populaires de petites annonces, tels que Kijiji ou Craigslist ».

Si elles n’offrent qu’un nom et un numéro de téléphone avec leurs tarifs peu élevés, elles n’ont probablement pas les certifications nécessaires pour être une entreprise de déménagement reconnue comme celles émises par la Commission des transports du Québec, l’Office de certification commerciale du Québec, l’Association canadienne de déménageurs et l’homologation officielle émise par le Ministère du Travail du Québec. Ceci constitue un premier signal d’alarme.

Il n’a pas d’emplacement physique

Si le déménageur offrant un bas prix ne possède pas de licences, il y a des chances que l’emplacement de ses bureaux se révèle inexistant. Cet autre signal d’alarme indique également que vous avez potentiellement affaire à des fraudeurs.

Un article de La Presse, paru en 2013, relate les mésaventures de plusieurs personnes qui se sont fait flouer par des pseudo-entreprises de déménagement. Ceux-ci, à l’aide d’un simple camion et d’un numéro de téléphone, ont fait plusieurs victimes qui pensaient avoir trouvé leur déménageur idéal à peu de frais.

Malheureusement, puisque ces entreprises ne sont pas enregistrées, l’Office de la protection du consommateur (OPC) indique que les victimes ont peu de recours afin d’obtenir réparation. Surtout lorsqu’il est impossible de communiquer avec ces entreprises de déménagement ou de retrouver l’emplacement de leurs bureaux.

Ce n’est qu’une astuce marketing

Dans un des billets de son blogue, l’entreprise de déménagement Le Plan Pas Con demande comment « font ils [sic] pour être honnêtes [sic] […] avec ces tarifs annoncés, si commerce il y a ». Elle stipule que « c’est souvent du tape à l’œil [sic] ou de la “pogne” publicitaire afin de vous faire signer un contrat pour votre déménagement ».

En droite ligne avec les astuces imaginées par les arnaqueurs pour piéger des consommateurs faisant appel à leurs services à bas prix pour leur déménagement. Site web bien conçu, offres alléchantes, promotions et rabais, tout a été créé par ces entreprises pour attirer des clients qui ne prennent pas nécessairement le temps de bien chercher leur déménageur.

Ils proposent un contrat verbal

Si Le Plan Pas Con affirme que ces déménageurs cherchent à vous faire signer un contrat en vous présentant leurs tarifs très avantageux, ce ne sera pas nécessairement le cas lors de votre premier contact avec eux. Ils misent plutôt sur une entente verbale.

Selon le Bureau de la concurrence du Canada, il est possible que « les fraudeurs traitent avec vous par téléphone, insistant sur le fait qu’un contrat verbal est suffisant et que la copie papier peut être signée le jour du déménagement ». Les abus débutent lorsque les déménageurs vous présentent un contrat fort différent par rapport à ce que vous avez discuté au téléphone, et ce, lors du grand jour de votre déménagement.

Il y a des frais cachés

En vous présentant un contrat écrit ayant peu à voir avec les éléments discutés préalablement au téléphone, ces déménageurs vous réservent des surprises. Ces surprises, loin d’être agréables, font augmenter le coût de la facture de votre déménagement.

Le Bureau de la concurrence du Canada révèle que ces entreprises de déménagement ajoutent « des clauses non prévues et accumulant les frais supplémentaires, par exemple pour l’entreposage et le ramassage ». Ces frais cachés font en sorte que le coût peu élevé de départ se transforme en facture salée pour votre déménagement.

Vos meubles et vos effets personnels risquent d’écoper

Si vous refusez d’acquitter les frais supplémentaires non prévus sur la facture, les déménageurs peuvent vous laisser tomber le jour de votre changement d’adresse. Pire encore, ils peuvent endommager vos meubles et vos effets personnels lors du transport de ceux-ci ou bien carrément vous les confisquer jusqu’à ce que vous leur ayez versé la somme réclamée.

L’article de La Presse de 2013 est un exemple des histoires d’horreur vécues par des consommateurs ayant cru faire une bonne affaire avec certains déménageurs. Par exemple, une femme de La Prairie a témoigné de son déménagement catastrophique pendant lequel ses meubles et appareils électroniques ont été endommagés. Elle a même dû payer des frais supplémentaires pour le déchargement du camion de déménagement.

Vous recevez une prestation de qualité moindre pour votre déménagement

En plus de risquer de devoir payer une facture plus élevée que le bas prix de départ, les entreprises de déménagement peuvent livrer un service de moindre qualité. Le temps requis pour le déplacement de vos effets d’un domicile à l’autre peut s’avérer également plus élevé.

Dans un billet du blogue, l’entreprise française de déménagement Nextories affirme qu’« un prix plus faible peut signifier une équipe moins conséquente, et potentiellement une prestation de moins bonne qualité (moins de déménageurs = plus de fatigue = plus de casse) ». Alors, mieux vaut donc investir davantage pour un service de déménagement sérieux et professionnel.

En somme, pour des raisons liées à la certification, aux faux-semblants, à l’absence de fiabilité, aux frais cachés et à un service de moindre qualité, il est fortement déconseillé d’opter pour des entreprises de déménagement qui promettent les plus bas prix qui soient. D’autant plus qu’un déménagement est stressant en soi!

Afin de changer de logis en ayant l’esprit tranquille, il est recommandé de bien choisir son entreprise de déménagement en vérifiant sa certification et les avis sur celle-ci. Demandez aussi une estimation, sur papier, de l’ensemble des frais à encourir pour votre déménagement. Vous aurez ainsi un meilleur rapport qualité/prix et non une aubaine trop belle pour être vraie.

Appropriation culturelle du drapeau LGBT, COVID-19 et Ça va bien aller : réponse à Frédéric Tremblay

Je tiens à répondre ici au billet de blogue de Frédéric Tremblay pour le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Je réagis, point par point, à la frustration du blogueur quant à la supposée appropriation culturelle de l’arc-en-ciel, issue du drapeau LGBT, par le mouvement « Ça va bien aller » dans le cadre de la pandémie de la COVID-19.

Drapeau arc-en-ciel LGBT
Drapeau arc-en-ciel LGBT

Dans son billet daté du 10 février dernier sur son blogue du Journal de Montréal et du Journal de Québec, le chroniqueur et médecin Frédéric Tremblay affirme éprouver de l’irritation « […] en lien avec le fait que le drapeau arc-en-ciel était pour moi le symbole des luttes [LGBT] ».

Son irritation proviendrait de l’utilisation de l’arc-en-ciel dans le mouvement « Ça va bien aller » afin d’apporter du bien-être dans la vie des gens durant la pandémie de COVID-19. Eh bien, M. Tremblay n’a pas fini d’être contrarié. La raison est que l’arc-en-ciel incarne un phénomène météorologique naturel qui a acquis diverses significations positives au fil de l’histoire pour plusieurs peuples et communautés. Et il sert de symbole de réconfort durant la pandémie de COVID-19.

L’arc-en-ciel, phénomène d’abord dû à la météo

Un article de Maxisciences rappelle que l’arc-en-ciel « est un phénomène optique dû à la réflexion, la réfraction et la dispersion des radiations colorées composant la lumière du Soleil à travers les gouttes de pluie ». Il « couvre un spectre de couleurs continu qui s’étend du rouge (à l’extérieur) au violet (vers l’intérieur) ».

Arc-en-ciel de Matt Hardy, Pexels.com

Toujours selon le même article, « en fonction des cultures, on considère qu’il présente entre 3 et 9 couleurs. En Occident, on en dénombre généralement sept : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. » La beauté de l’arc-en-ciel — dans le spectre de couleurs qu’il montre — doit-elle être exclusive à un groupe?

Appropriation culturelle LGBT de l’arc-en-ciel?

Bien sûr que non. L’arc-en-ciel ne représente pas exclusivement un symbole culturel des LGBT. Pour différentes communautés à travers plusieurs époques, il a toujours incarné un emblème merveilleux d’une grande beauté.

En entrevue avec la chroniqueuse culturelle Eugénie Lépine-Blondeau de l’émission Tout un matin à Radio-Canada Première le 10 avril dernier, l’historien Laurent Turcot rappelle que « dans la mythologie grecque, l’arc-en-ciel est incarné par la déesse Iris qui est une messagère entre le ciel et la terre. » Il ajoute que, « en Irlande, on croyait qu’au bout de l’arc-en-ciel, il y avait un petit leprechaun, une sorte de lutin symbolisant la richesse. Dans la mythologie scandinave, l’arc-en-ciel représente un lien entre ciel et terre. » Bref, l’arc-en-ciel exprime le futur, l’espoir, l’évasion, l’escapade vers un monde meilleur, du moins pour la population occidentale.

Le côté merveilleux de l’arc-en-ciel ne semble pas avoir échappé à Gilbert Beker, le créateur du drapeau officiel LGBT, lequel fut utilisé pour la première lors de la Gay and Lesbian Freedom Day Parade de San Francisco le 25 juin 1978. Beker aurait été soi-disant inspiré par la chanson Over the Rainbow pour la réalisation du drapeau. Cette chanson fut interprétée par l’actrice Judy Garland dans le film The Wizard of Oz, cette dernière devenant une icône gay dans les années 1960 à une époque encore très homophobe. Ceci dit, est-ce que son utilisation par le mouvement « Ça va bien aller », en pleine pandémie de la COVID-19, constitue de l’appropriation culturelle LGBT?

Parade LGBT de Dublin en 2011 avec le drapeau arc-en-ciel

Encore une fois, non. Il est malhonnête de croire qu’il y a une appropriation culturelle de l’arc-en-ciel contre les LGBT parce qu’il serait « un rappel de ce que d’autres avaient dû faire pour que [notre] génération puisse vivre ses amours librement », comme l’affirme M. Tremblay. Nous n’avons pas le monopole culturel de ce symbole, bien qu’il ait inspiré notre émancipation et nos luttes.

Brevet sur le drapeau arc-en-ciel?

Lorsque M. Tremblay affirme que « [s’il voulait] faire procès à ceux qui utilisent l’arc-en-ciel actuellement, [il] ne le [pourrait] pas », il a raison. On ne peut pas breveter les représentations des représentations de phénomènes naturels, contrairement à ce qu’il préconise à la fin de sa chronique. Surtout lorsqu’ils ont été utilisés par d’autres peuples, bien avant les LGBT.

Rappelons que le dépôt d’un brevet sur un produit — de même qu’un composé, un appareil ou un procédé — doit obéir à trois règles :

  • la nouveauté;
  • l’utilité;
  • l’inventivité.

Dans la même veine, des éléments ne peuvent pas être brevetés (article 17.03 du Recueil des pratiques du Bureau des brevets ou RPBB), l’une d’entre elles étant les motifs imprimés sur un textile. Ainsi, d’autres peuples d’aujourd’hui utilisent un drapeau arc-en-ciel comme les Incas de la ville de Cuzco au Pérou ainsi que les Aymaras de Bolivie qui possèdent leur Wiphala, ce drapeau constitué de 49 carrés colorés.

Drapeau arc-en-ciel de Cuzco au Pérou

Par conséquent, lorsque Frédéric Tremblay prétend que « parler de “propriété collective” […] [est d’éviter] de statuer sur ceux qui peuvent légitimement utiliser quelque chose — et donc en blâmer d’autres légitimement », cela ne tient pas la route. D’autant plus qu’il est pertinent de rappeler que, de son vivant, Gilbert Beker a choisi de ne pas faire breveter sa création puisqu’il souhaitait offrir l’œuvre de sa vie en cadeau pour le monde entier.

De toute manière, ç’aurait été mal vu de faire breveter la représentation d’un phénomène météorologique sur un drapeau. Il faut tenir compte de la charge symbolique de l’arc-en-ciel à travers les âges et les cultures sur l’ensemble de la planète.

Pour conclure, la chronique de Frédéric Tremblay laisse franchement à désirer quant à son argumentation sur « l’appropriation culturelle » de l’arc-en-ciel comme symbole du drapeau LGBT. En somme, il n’a aucune emprise sur la représentation de ce phénomène météorologique qui est utilisé comme symbole de bonheur depuis longtemps par différentes cultures. Il devra accepter que l’arc-en-ciel soit également utilisé par le mouvement « Ça va bien aller » durant la pandémie de la COVID-19.

Kukum de Michel Jean : la vie d’Almanda Siméon et des Innus du Lac-St-Jean

Kukum de Michel Jean

La vie d’Almanda Siméon et des Innus du Lac-St-Jean

Dans son plus récent roman Kukum, le chef d’antenne de TVA Nouvelles, auteur et journaliste Michel Jean nous amène à la découverte de son peuple autochtone, les Innus, à travers l’histoire fascinante de son arrière-grand-mère Almanda Siméon à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), en territoire innu, au Lac-Saint-Jean. Et cette histoire vaut le détour.

Couverture de Kukum de Michel JeanKukum nous plonge à l’époque des pionniers de la colonisation du Lac-St-Jean. Almanda fait la rencontre de l’arrière-grand-père de Michel Jean, Thomas Siméon, pour qui elle a un coup de foudre réciproque. Elle dit ainsi adieu à ses deux parents adoptifs (désignés comme étant son oncle et sa tante) pour embrasser la culture innue et son nomadisme à la fin du 19e siècle. Étant encore une adolescente (même si le terme n’existait pas encore à l’époque) lorsqu’elle épouse Thomas, elle intègre ainsi le clan des Siméon. Elle y apprend progressivement leur mode de vie quotidien, la langue et la culture des Innus au point où elle en devient une elle-même de cœur au cours des années.

Almanda vécut une magnifique histoire d’amour avec Thomas avec qui elle a eu plusieurs enfants, tous élevés dans la forêt. En même temps, on la suit dans les multiples aventures du clan Siméon à travers Nitassinan. On saisit également les bouleversements entrainés par la colonisation du Lac-St-Jean et les débuts de l’industrie forestière. Nous vivons aussi, à travers ses yeux et le récit de l’auteur qui rapporte ce témoignage visuel, le drame de la sédentarisation forcée du peuple innu et des enfants enlevés aux familles de Mashteuiatsh pour être amenés de force dans des pensionnats religieux. Un traumatisme vécu et internalisé par la plupart des autochtones du Québec.

Le tout forme un témoignage captivant de la vie de l’arrière-grand-mère de M. Jean, ponctué à la fois de moments tantôt tendres, tantôt dramatiques, tantôt révoltants, mais jamais ennuyants. La prose vivante et au style simple du journaliste, ayant le sens du récit propre à son métier, rend l’histoire de la vie d’Almanda Siméon captivante et contemplative en même temps. La nature et ses éléments, omniprésents, nous font voyager et nous sortent de notre confort moderne du 21e siècle en nous replongeant à la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle. Et le récit nous hante longtemps après en avoir terminé la lecture, chose que j’ai accomplie en deux jours à peine!

Bref, Michel Jean nous livre, avec Kukum, un récit envoûtant se situant entre le récit biographique et le roman à propos de son arrière-grand-mère Almanda Siméon. Si vous avez envie de savourer une histoire et d’en apprendre un peu plus sur la vie et le quotidien des Innus du Saguenay—Lac-St-Jean avant la sédentarisation et les pensionnats, je vous le recommande chaudement.

Défilé de Fierté Montréal: des militants LGBT veulent empêcher François Legault d’y participer

Défilé de Fierté Montréal et militants LGBT queer radicaux

Bienvenue dans le défilé de la Fierté, monsieur Legault

Deux militants LGBT queer radicaux, Alexis Marcoux-Rouleau et Sam Kaizer, veulent faire empêcher le premier ministre du Québec, François Legault, de participer au défilé de Fierté Montréal cette année. Au contraire, je l’invite chaleureusement à y participer. Voici ma réplique à MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer.

Anders Turgeon, dossier LGBT

Le 10 août dernier, Le Devoir publiait les propos de MM. Alexis Marcoux-Rouleau et Sam Kaizer sur une initiative invitant le premier ministre du Québec François Legault à se retirer du défilé de Fierté Montréal par le biais de l’initiative communautaire « Let go of Legault! ». Non seulement cette initiative est irresponsable, mais elle suscite également des divisions inutiles entre les personnes LGBT et dans le reste de la population en général.

Pourquoi? Parce que, en dépit du fait que les liens entre le milieu communautaire LGBT et le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) restent à bâtir, M. Legault et ses ministres n’ont pas entravé « les avancées dans la reconnaissance légale des adultes et enfants trans citoyens (projet de loi 103), des personnes trans non binaires et des personnes trans non citoyennes ». De fait, il est factuellement faux de prétendre le contraire comme le prouvent l’intervention du ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec Simon Jolin-Barrette — alors porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice — lors du vote concernant le projet de loi 103 le 10 juin 2016. Il en va de même pour les interventions de l’ancienne députée caquiste de Montmorency, Michelyne C. St-Laurent, lors de l’adoption du projet de loi 35 modifiant le Code civil en matière d’état civil, de successions et de publicité des droits le 6 décembre 2013. Ce projet de loi a permis aux personnes trans de pouvoir modifier la mention de son sexe sur son certificat de naissance sans avoir à subir une chirurgie de réassignation sexuelle; Mme C. St-Laurent a consenti à la loi en affirmant qu’il y aurait une meilleure justice pour tous.

Ensuite, quant au fait « qu’il existe des personnes LGBT de toutes les religions, de toutes les ethnicités et de tous les genres », cela n’empêche pas les grandes religions abrahamiques d’être encore intrinsèquement homophobes, transphobes et misogynes. Selon une étude réalisée par l’Institut français d’opinion publique (IFOP) pour le compte de la Fondation Jasmin Roy et la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), 63% des musulman.e.s interrogé.e.s considèrent l’homosexualité comme une « maladie » ou une « perversion sexuelle » alors que 20% de catholiques pratiquants partagent cette position. Même si l’ouverture des personnes religieuses aux LGBT est en hausse, il reste que les religions condamnent encore massivement l’homosexualité et les réalités trans.

Enfin, il est tout à fait exagéré de dénoncer l’appui de M. Legault au livre L’empire du politiquement correct de Mathieu Bock-Côté. MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer prétendent que « le livre en question qualifie le mouvement pour les droits des personnes trans de “loufoque“ » et qu’il voit « les groupes minoritaires comme des menaces ». À défaut d’avoir lu son plus récent ouvrage, j’hésite à affirmer que M. Bock-Côté manque de respect envers les personnes trans, mais en revanche il dénonce fermement l’étendue d’un courant appelant à la déconstruction des genres à l’ensemble de la société. N’est-ce pas le propre des personnes conservatrices comme M. Bock-Côté de tempérer le progressisme en appelant à la prudence? C’est le type de nuance qu’il convient d’effectuer pour ainsi éviter les paraboles catastrophistes et victimaires de MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer.

En somme, l’appel de MM. Marcoux-Rouleau et Kaizer à empêcher M. Legault de participer au défilé de Fierté Montréal dimanche relève d’une tentative malheureuse pour diviser les personnes LGBT entre elles et avec le reste de la société. Je souhaite ainsi la bienvenue au premier ministre du Québec et à la CAQ dans les rangs du défilé dimanche prochain.

p.s.: Vous pouvez trouver également mon article sur le site Discernement.net ici.

Lady Gaga au Superbowl, Lili Boisvert et les femmes à la télévision

Femmes à la télévision québécoise

Dur dur d’être femme à la télé!

Travailler ou apparaître à la télévision représente un défi de taille pour les femmes au Québec. Leur apparence est scrutée à la loupe contrairement aux hommes : maquillage, coiffure, vêtements, poids, cheveux gris, rides, tout y passe. Regard sur les standards de beauté au féminin du petit écran québécois.

Anders Turgeon Dossiers Femmes, Télévision

Lundi dernier, des millions d’Américains — et beaucoup de Québécois — étaient rivés à leur petit écran afin de regarder le Super Bowl. Cette année, le spectacle de la mi-temps de cette finale annuelle de la National Football League (NFL) était offert par la chanteuse Lady Gaga. La prestation, extraordinaire et sans fautes, a été toutefois éclipsée par l’ourlet du ventre de la Mother Monster qui repliait sur son minishort scintillant lors de sa dernière chanson. Elle a été ainsi critiquée sur son apparence davantage que sa performance scénique.

Cette histoire soulève des questions à propos de la pression mise sur le dos des femmes pour bien paraître devant les caméras. En se penchant sur le cas des professionnelles de la télévision québécoise, il y aurait lieu de se questionner sur la manière dont ces femmes doivent se conformer aux diktats de beauté propres au petit écran.

La beauté mise en scène

« La beauté de l’homme est dans son esprit, et l’esprit de la femme dans sa beauté », dit un proverbe arabe. Historiquement, l’apparence féminine a été plus souvent valorisée que l’intelligence, que ce soit dans la peinture, la littérature, la sculpture ou la photographie. Plusieurs facteurs expliqueraient cette valorisation de la beauté chez les femmes : leur statut social, leur capacité de reproduction, l’évolution de la mode et la révolution industrielle entre autres. Lorsque la femme est apparue à la télévision, l’embellissement de l’apparence est devenu une norme à laquelle elle a dû se soumettre.

Une femme est intervieweée devant une caméra de télévision.

Une femme est intervieweée devant une caméra de télévision.

Avec l’établissement de critères de beauté télévisuels, les femmes travaillant devant les caméras se soumettent à une « mise en scène » de leur apparence. Des caractéristiques entrent dans cette « mise en scène » : de beaux cheveux bien coiffés, un visage impeccablement maquillé, des vêtements à la mode et l’utilisation d’accessoires tels que des bijoux ou des chapeaux. Selon Mariette Julien, professeure à l’École supérieure de mode de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), directrice du Groupe de recherche sur l’apparence (GRAP) et spécialiste de la médiatisation du corps et de l’image, l’apparence féminine bien présentée contribue à la rentabilité de la chaîne de télévision. « Il est important d’être attirant visuellement pour amener des cotes d’écoute. […] Le marketing est entré [dans cette quête des cotes d’écoute], car les médias ne peuvent survivre sans publicité. Le tout est relié au monde capitaliste marchand actuel », souligne-t-elle. La beauté féminine devient ainsi un facteur décisif. Soumises davantage à des impératifs liés à l’apparence par rapport à leurs collègues masculins, les femmes travaillant devant les caméras sont amenées à plaire aux téléspectateurs. Elles doivent toujours apparaître impeccablement grimées, bien vêtues et avec de beaux cheveux bien coiffés.

Pascale Nadeau, journaliste et chef d’antenne du Téléjournal les fins de semaine à Ici Radio-Canada Télé, nuance cette idée que bien paraître à la télévision pour les femmes constitue un impératif, du moins dans le monde journalistique : « Très honnêtement, je ne suis pas du tout persuadée qu’il existe des “diktats” de beauté dans mon domaine. Je crois que la compétence prime sur tout le reste, car sans cela, il n’y aurait pas [de] grande carrière à avoir en journalisme! » Lili Boisvert, journaliste multiplateforme à Radio-Canada et auteure du blogue Originel sur le site web de la société d’État et membre du duo Les Brutes, adhère à cette idée que les compétences possèdent une place en journalisme au féminin : « Ce qui est un enjeu, c’est le fait que, si on est née avec un vagin et qu’on veut faire [le] métier [de journaliste], il va falloir passer par un processus de modification corporelle qui est beaucoup plus poussé que si on a un pénis et qu’on fait ce métier. »

Néanmoins, Mariette Julien et Lili Boisvert insistent sur la primauté de la beauté féminine à la télévision. Ayant été appelée à participer à des émissions en tant qu’experte de la question de l’apparence et du monde de la mode, Mme Julien témoigne en connaissance de cause : « À la télé, nous sommes magnifiées avec l’aide de maquilleurs et de coiffeurs [ainsi que] des caméramans qui recherchent les angles les plus flatteurs. » Mme Boisvert renchérit sur sa propre expérience à la télévision d’Ici Radio-Canada : « Nous pouvons être appelés à aller en ondes à la dernière minute. Nous avons un laps de temps pour nous préparer. Pour les femmes, il faut passer au maquillage et à la coiffure : cela peut prendre [environ] 45 minutes. Je regarde mes collègues [masculins] et ça leur prend juste 5 minutes. Il y a un écart de 40 minutes [durant lequel] je ne peux pas préparer ce que je dois dire en ondes. Je ne peux pas faire mes recherches ni faire mes appels téléphoniques. »

Ainsi, l’apparence des professionnelles de la télévision doit être enjolivée avant que ces dernières se retrouvent devant au petit écran. Même si les compétences s’avèrent importantes pour travailler ou apparaître devant les caméras, elles ne peuvent les afficher sans avoir été préalablement coiffées, maquillées et bien habillées. Par ailleurs, l’embellissement à l’aide d’artifices corporels ne constitue pas le seul critère de ce « devoir de beauté » : être mince l’est aussi.

La caméra ajoute « 10 livres »

En plus d’être parfaitement grimées, peignées et vêtues, celles qui travaillent devant les caméras doivent aussi être minces pour éblouir l’écran. Un lieu commun répandu veut que la caméra ajoute « 10 livres[1] » de plus, présentant ainsi une image déformée des professionnelles de la télévision qui s’avèrent déjà élancées. Ce qui a pour résultat de renvoyer un idéal de minceur inatteignable aux téléspectatrices déjà intimidées par les images de femmes minces véhiculées par d’autres médias centrés sur l’image, ceux-ci présentant des personnalités féminines aux proportions irréalistes.

Ces idéaux de minceur touchent la plupart des femmes de la Belle Province. Selon une étude menée par Ipsos-Reid

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Lili Boisvert et Judith Lussier, journalistes et animatrices à la télé et/ou sur le Web, forment le duo Les Brutes.

pour le compte des Producteurs laitiers du Canada en 2008, 73 % des Québécoises veulent perdre du poids. Parmi celles-ci, il y en a 56 % qui possèdent un indice de masse corporelle (IMC) reflétant un poids santé. De plus, 62 % des Québécoises ressentent une pression sociale pour perdre du poids. « La minceur est devenue un critère de beauté essentiel. Nous associons la sveltesse à la santé sportive : sur le marché du travail, le ventre plat est un symbole de réussite de sa carrière. » Des propos corroborés par Lili Boisvert : « La minceur est très valorisée. Nous avons une déformation sociale à ce niveau : nous marions la féminité à la gracilité. » En conséquence, des personnalités féminines de la télévision, telles que la comédienne Bianca Gervais, éprouvent des difficultés considérables à composer avec les exigences de maigreur de leur métier. Dans le livre La revanche des moches, elle se confie à Léa Clermont-Dion à propos de cette pression ressentie : « Je prends environ 10 livres [suite à un voyage en Italie]. Je n’entre plus dans mes jeans. Mon habilleuse me lance : qu’est-ce qu’on fait avec tes 10 livres, tu les perds ou on t’achète du nouveau linge? À ce moment-là, je ne me suis pas sentie grosse, je me suis sentie comme une baleine bleue. [Être comédienne] est un métier où il n’y a pas de sensibilité par rapport au corps des autres. »

Ce manque de considération pour le physique et le poids des comédiennes ne touche pas qu’elles, mais l’ensemble des femmes œuvrant devant les caméras des chaînes de télévision. Alors que 5 % des femmes se trouvent sous leur poids santé dans la population en général, elles seraient six fois plus nombreuses à afficher un tel poids au petit écran, selon une étude dirigée par Bradley S. Greenberg, professeur émérite — maintenant retraité — de la faculté des Sciences de la communication de l’Université du Michigan en 2003. Malheureusement, il n’existe pas de données spécifiques au Québec sur le poids des professionnelles de la télévision. Néanmoins, ces statistiques surprennent Marie-Claude Savard, animatrice et ex-journaliste sportive. Elle réfute l’idée de l’existence plausible d’une telle réalité à la télévision québécoise : « Je pense qu’au Québec, nous sommes assez ouverts. […] Être mince ne fait pas nécessairement partie des critères [d’embauche]. J’ai même entendu beaucoup de décideurs dire que les femmes plus rondes ont plus facilement la sympathie du public. » Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître qu’il peut y avoir des préoccupations chez les animatrices au niveau de leur poids par rapport aux fameuses « 10 livres » ajoutées par la caméra.

Marie-Claude Savard, animatrice à la télévision, au Salon du Livre de Montréal 2015.

Marie-Claude Savard, animatrice à la télévision, au Salon du Livre de Montréal 2015.

Il reste que la question du poids des professionnelles de la télévision s’avère symptomatique de la pression que doivent subir les femmes travaillant devant les caméras télévisuelles pour être minces. La minceur équivaudrait à bien paraître à la télévision et serait associée à un idéal de professionnalisme et de dynamisme. Cela exercerait une influence sur la vision que possèdent les téléspectatrices de leur propre poids. Paradoxalement, elles se montreraient impitoyables avec les animatrices, les comédiennes et les journalistes qui dérogeraient à cet idéal de la beauté féminine. Saskia Thuot, animatrice de Décore ta vie à Canal Vie, s’est exprimée sur sa page Facebook, le 13 mars 2014, par rapport à un commentaire déplacé qu’elle a reçu sur son poids en message privé : « On vient de m’écrire ceci : “T’as pas maigri beauté!” […] Je n’en peux plus de ce genre de commentaire. C’est tellement blessant, dégradant et facile. Je sais que mon corps ne correspond pas aux critères de beauté actuels. […] À chaque commentaire méchant, j’ai l’impression que je dois rebâtir les fondations de mon estime, et à 41 ans, je veux seulement être bien. »  Cette anecdote illustre les conséquences de cette pression inhérente au poids sur les professionnelles du petit écran québécois. Elles peuvent en être affectées et vouloir recourir au bistouri afin de remédier à ce qui est considéré comme étant un problème. Il en va de même en ce qui concerne leur vieillissement.

« Vieillir en gros plan, c’est murder »

Dans La revanche des moches, la journaliste Francine Pelletier déclare à Léa Clermont-Dion que c’est « dur pour une femme de vieillir, mais [de] se voir vieillir en gros plan (sur petit ou grand écran), c’est murder. » Des propos qui expriment un malaise répandu à la télévision pour les femmes : afficher des signes reliés à la vieillesse au petit écran serait ardu. Une question de deux poids deux mesures s’appliquerait à cette situation, car les collègues masculins de ces professionnelles de la télévision peuvent vieillir devant les caméras tout en y affichant leurs cheveux gris et leurs rides sans que leur professionnalisme ne soit remis en question. Jean Airoldi, styliste et animateur de l’émission Quel âge me donnez-vous? à Canal Vie, affiche les poils gris parsemant sa chevelure et sa barbe ainsi que ses rides. Pierre Bruneau, chef d’antenne du TVA Nouvelles du midi et de 17 h à 18 h 30, arbore une crinière poivre et sel. Ces marques de vieillissement ne suscitent pas les foudres des téléspectateurs, car ces derniers s’attardent surtout à la qualité du travail de messieurs Airoldi et Bruneau.

Si les professionnels du petit écran peuvent afficher des signes liés à leur vieillissement, il en va autrement pour leurs consœurs. « Dans des émissions comme Le Code Chastenay ou La semaine verte, les femmes sont magnifiques. Même les animatrices d’émissions d’actualité sont jolies conséquemment à des chirurgies esthétiques qui gardent leur allure jeune, car la beauté et la jeunesse sont devenues des qualités féminines au détriment de l’expérience et de l’expertise », observe Mariette Julien. La valeur de la professionnelle de la télévision, qui est surtout estimée à partir de son apparence, se perdrait ainsi avec les années. Des propos que la journaliste indépendante Judith Lussier remet en question : « Selon moi, en information, une femme est perdante dans les deux cas : si elle paraît trop vieille, elle n’est plus jugée séduisante, mais si elle paraît trop jeune, elle n’a pas l’air crédible. J’ai passé trois auditions pour des émissions axées sur l’actualité, et les trois fois, la raison pour laquelle on a justifié mon refus était que j’avais l’air trop jeune. […] On tient pour acquis que la femme souhaite avoir l’air jeune alors que, dans un métier d’information, ce n’est pas nécessairement un atout. »

Si la femme n’est pas prise au sérieux parce qu’elle a l’air trop jeune ou trop vieille, une question de crédibilité valorisant le sexe masculin pourrait expliquer cette différence entre les femmes et les hommes. Rosemonde Gingras[2], relationniste et chef de son entreprise Rosemonde Communications, livre ses réflexions à Léa Clermont-Dion en ce qui a trait à cet élément dans La revanche des moches : « On a une grande tolérance pour les hommes qui sont affreux. C’est un “double standard” absolu, affirme-t-elle. Les hommes dans les médias peuvent être compétents sans être agréables à regarder, alors que les femmes doivent être d’abord et avant tout agréables à regarder. Et ensuite compétentes. […] Tant et aussi longtemps qu’il y aura majoritairement des hommes dans les postes de direction, ce sera comme ça », croit-elle.

Une journaliste magnifiée devant les caméras de télévision.

Une journaliste magnifiée devant les caméras de télévision.

Par conséquent, il ne serait pas recommandé à ces professionnelles de laisser transparaître leurs rides ou leurs cheveux gris contrairement à leurs confrères. Ceci pourrait expliquer qu’elles soient tentées de recourir au bistouri et au botox. Un sondage réalisé par OnResearch, en marge du congrès annuel de la Société canadienne de la chirurgie plastique et esthétique en 2012, a révélé que 48 % des Québécoises considèrent avoir recours à la chirurgie esthétique. « Nous sommes dans l’immédiateté, ce qui a changé notre rapport au corps, et ce, pour tous les âges. La jeunesse est un signe de reproduction, de renouveau », souligne Mariette Julien pour expliquer le phénomène. Pourtant, l’utilisation de ces outils d’embellissement corporels serait mal perçue au Québec : « Nous avons une culture qui décourage les femmes à utiliser la chirurgie esthétique, souligne Marie-Claude Savard. À Simplement vedette [sur les ondes de Canal Vie], nous venons de terminer un épisode spécial […] de deux heures sur ce thème. C’est quelque chose qui est très mal vu au Québec et qui n’est pas du tout valorisé. » C’est à se demander s’il n’y a pas une omerta pour les personnalités télévisuelles qui passent sous le bistouri, car l’animatrice Suzanne Lévesque a admis, du bout des lèvres aux Francs-tireurs en 2010, y avoir eu recours. Ce qui n’empêche pas Mme Savard de philosopher sur le vieillissement au féminin à la télé : « Je pense qu’accepter de se voir vieillir est très personnel, mais pouvoir le faire devant les caméras représente un défi, car nous devons davantage faire face à notre image. »

Il s’agit d’un enjeu complexe pour toute femme voulant travailler pendant plusieurs années à la télévision. Pouvoir apparaître au petit écran sans cacher son âge réel pourrait s’avérer possible. Pour ce faire, plusieurs solutions seraient envisageables dont l’ajout de femmes au sein de la haute direction des chaînes télévisuelles ou la reconnaissance des compétences avant l’âge et l’apparence physique.

En somme, le paraître des femmes qui exercent devant les caméras télévisuelles au Québec constitue un enjeu complexe. Il correspond à des standards de beauté qui découleraient des exigences corporelles envers les femmes au Québec. Non seulement doivent-elles être jolies en misant sur les artifices liés à l’apparence : maquillage, produits de beauté, coiffure, vêtements, ongles, etc. Elles doivent également être minces, et ce, parfois au prix de leur poids santé. De plus, elles sont invitées par les téléspectateurs et les patrons des chaînes télévisuelles à camoufler les signes liés au vieillissement tels que leurs rides et leurs cheveux gris. Les conséquences de cette pression relativement aux diktats de beauté du petit écran sont qu’elles participent à la proposition d’un idéal de beauté inatteignable pour les téléspectatrices qui les regardent.

Cependant, selon Marie-Claude Savard, ce portrait de la situation des professionnelles de la télévision tendrait à changer grâce à une remise en question des standards de beauté télévisuels. L’organisme ÉquiLibre mène des actions comme la remise de prix IMAGE/in pour sensibiliser les acteurs de l’industrie de l’image (le milieu de la mode, les médias et les agences de publicité) afin de les conscientiser sur l’importance de présenter à la société des images de corps féminins sains et diversifiés. Quant au comité de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée, son travail s’inscrit dans la continuité de celui mené par ÉquiLibre : il propose un outil d’engagement collectif pour un projet de société tournant autour de la diversité corporelle. Néanmoins, il y a lieu de se demander si les femmes travaillant à la télévision québécoise peuvent voir leurs compétences et leur expérience de travail pleinement reconnues au-delà de leur apparence…

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[1] 4,5 kilos.

[2] Rosemonde Gingras a eu recours à la chirurgie esthétique à quelques reprises et en explique les raisons dans un billet sur le blogue de la rédaction de Châtelaine paru le 15 septembre 2012 : http://fr.chatelaine.com/blogues/blogue-de-la-redac/blogueuse-invitee/pour-ou-contre-la-chirurgie-esthetique/.